Milhaud - Enseignement de spécialité - HLP - Littérature

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Récapitulatif de la séance en visio : l'art de la Renaissance

 

 

En quoi le contexte historique a-t-il influencé l'art de la Renaissance ?

 

 

 

Pour ceux qui n'ont pas pu assister au cours en visio, voici un bref récapitulatif.

 

 

 

 

Avec la chute de l'Empire romain d'Orient en 1453, la France quitte le Moyen Age. A l'occasion des guerres d'Italie, les Français découvrent les artistes et penseurs de la Renaissance italienne. Les Rois de France invitent à la cour de nombreux Italiens qui influencent profondément la création artistique. Le monde de l'art subit de nombreux changements :

 

 

  • Un art centré sur l'Homme.

 

Au Moyen âge, l'art puise toute son inspiratin dans la foi chrétienne, représentant l'homme écrasé sous le poids de ses fautes. A la Renaissance, l'art met en oeuvre les idées humanistes de tolérance, de paix et de confiance en l'homme. Ce dernier est désormais placé au centre de l'univers. Les artistes mettent en valeur la beauté masculine et féminine, dans des sujets mêlant profane et sacré.

 

Filippo Lippi, peintre et moine italien, se caractérise par un art sobre et raffiné. C'et l'un des premiers à utiliser la perspective en peinture.

Dans son tableau La Vierge à l'enfant et deux anges (vers 1465), la Vierge est représentée avec une grande jeunesse, assise devant une fenêtre qui s'ouvre sur un paysage : c'est une innovation majeure dans le domaine de la composition qui inspirera Botticelli et Léonard de Vinci.

 

Le tableau s'appuie sur des contrastes : humain et divin, sacré et profane, terre et ciel (haut / bas), mer et montagne (gauche / droite),  matériel et spirituel, nature sauvage / domptée par la main de l'homme...

C'est donc une représentation de l'harmonie que nous offre le peintre, tout en renouvelant un sujet classique.

 

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Filippo LIPPI (1406-1469), La Vierge à l'enfant et deux anges (vers 1465), détrempe sur bois (92x63cm), Galerie des Offices, Florence.

 

 

 

 

 

  • Un art inspiré de l'antiquité

 

L'étude des textes antiques renouvelle la réflexion artistique. Les architectes reprennent les théories de Pythagore et de Vitruve pour construire les plans. Les découvertes archéologiques iinfluencent les sculpteurs et les architectes : les formes de l'Antiquité sont à la mode. Les peintres dénudent les corps et leur donnent plus de stabilité grâce au déhanchement (ou contrapposto) qui permet de faire porter le poids du corps sur une jambe. C'est le début du maniérisme.

 

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DONATELLO (1386-1466), David (vers 1440), bronze (hauteur 158 cm), musée du Bargello, Florence

 

Cette statue est caractéristique de l'idéal humaniste : elle représente David, jeune berger devenu roi d'Israël. Ce héros biblique s'illustre dans un combat singulier en tuant d'un seul coup de fronde le géant Goliath. Il incarne ainsi la supériorité des compétences acquises et développées par l'entraînement sur la force brute et innée. Donatello, grand artiste du Quattrocento, a sculpté un David, première statue grandeur nature. Le choix du bronze et le polissage parfait mettent en valeur les effets de lumière. Il incarne la supériorité de l'Homme et de l'esprit.

 

 

 

 

  • Un art renouvelé par les techniques

 

Le développement de l'imprimerie et des techniques de la gravure permet la diffusion des textes et des images. Les techniques des peintres s'affinent : la perspective, les proportions, la peinture à l'huile, l'usage de la toile. Les architectes (le pot est créé à la Renaissance) ne sont plus seulement des arithméticiens mais deviennent des artistes, amateurs de symétrie et d'harmonie.

 

L'artiste revendique sa multiplicité : il est peintre, sculpteur, architecte, orfèvre. Léonard de Vinci incarne par excellence l'homme accompli de la Renaissance.

 

 

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Vittore GHIBERTI (1457-1526), porte du Paradis (porte est du baptistère), bronze doré,
 

musée de l'Opéra du dôme, Florence.

 

A droite : détail de la porte. Salomon reçoit la reine de Saba, panneau original de la porte du Paradis (79x79 cm)

 

La porte orientale du baptistère de Florence comporte dix compartiments qui ont pour thème l'Ancien Testament. Vittore Ghiberti a créé un nouvel art de la sculpture en bas-relief (sculpture ne présentant qu'un faible relief) qui fit dire à Michel-Ange que la porte en question pourrait être la porte du Paradis.

 

Grâce à cette technique, le sculpteur parvient à représenter de nombreux personnages et une scène d'une importante profondeur. Trois niveaux se détachent : au premier plan, le peuple, en foule, et les préoccupations matérielles : animaux, boisson... Au deuxième plan, l'élite sociale, le Roi Salomon et la reine de Saba, les offrandes, les suivants, les musiciens : le monde politique et artistique. Enfin, l'arrière-plan avec le temple et la ville, et des ouvertures hautes en ogive qui invitent le regard à s'élever : on passe du profane au sacré.

 

 

 

 

  • La quête de la perspective

 

Cette recherche architecturale est prolongée par l'amélioration de la représentation des perspectives. Les bâtiments, la profondeur, la géométrie s'invitent dans les oeuvres au point parfois d'en occuper le premier plan. L'art prolonge ainsi les réflexions philosophiques, sociales et littéraires de sociétés idéales, d'utopies dans lesquelles, à l'instar d'Utopia de Thomas More, l'agencement de la cité est un élément fondamental.

 

La cité idéale est le rêve d'un peintre de la Renaissance, qui a pensé une architecture parfaite poour accueillir une société harmonieuse, organisée suivant certains préceptes politiques et moraux : Luciano LAURANA.

 

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Luciano LAURANA, La Cité idéale ou cité de Dieu (vers 1470), huile sur bois (67x240 cm), palais ducal, Urbino

 

 

Ce tableau aux proportions inhabituelles (67 x 240 cm) offre à voir une ville symétrique, quadrillée au sol, où les bâtiments sont à égales distances du bâtiment central de forme arrondie et coiffé d'un toit en pointe qui guide le regard vers le ciel. Chacun des bâtiments a sa spécificité, mais ausun n'est supérieur aux autres, que ce soit en hauteur ou en largeur.

Il est frappant de voir que si ce tableau réunit des éléments architecturaux de l'Antiquité et de la Renaissance, on peut y reconnaître des villes modernes telles que Paris ou Washington, ou encore New York pour ses rues quadrillées.

 

 

 

 

  • La Renaissance comme héritière de l'Antiquité

 

 

Que ce soit dans les textes (les poèmes de La Pléiade par exemple) ou dans les arts, l'inspiration des sources antiques est prépondérante. Car le mot "Renaissance" fait référence à une nouvelle naissance de cette période considérée comme l'âge d'or de l'humanité.

 

Le peintre Raphaël est l'un de ceux qui illustra explicitement le lien entre ces deux époques séparées de plus d'un  millénaire.

L'Ecole d'Athènes est une fresque réalisée par le peinte italien; elle se trouve dans la Chambre de la Signature au Vatican. Dans ce cabinet de travail, la trdition voulait que, sur chaque mur de la pièce, soient représentées de grandes scènes évoquant le Bien.

 

Cette fresque, consacrée à la philosophie, permet à Raphaël de réun ir les figures majeures de la connaissance humaine à l'intérieur d'un temple. Les penseurs antiques sont incarnés par des artistes contemporains de Raphaël. La peinture compte 58 personnages que l'on peut identifier à partir de la légende. Elle constitue une représentation idéale de la philosophie, en tant que science qui cherche le vrai bien des hommes.

 

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RAPHAËL, L'Ecole d'Athènes (1509-1510), fresque (770 x 440 cm) de la chambre de la Signature au Vatican.

 

Les personnages principaux :

au centre, Platon (sous les traits de Léonard de vinci) et Aristote

mais aussi, Zénon, Epicure, Averroès, Pythagore, Alexandre le Grand, Hypatie (femme médecin et philosophe qui a connu une fin tragique), Socrate, Héraclite sous les traits de Michel-Ange, Diogène de Sinope, Euclide, Archimède, Ptolémée et Raphaël lui-même (à l'extrême droite, le seul qui regarde le spectateur).

 

Sont donc ainsi mêlés des personnalités de la Renaissance et de l'Antiquité, des philosophes, artistes, scientifiques de différents continents, hommes et femmes, jeunes et vieux, rois et mendiants, professeurs et élèves... Pas de rivalités ici, mais au contraire une pleine harmonie car tous sont réunis par l'amour du Bien et de la philosophie.

 

Le décor lui-même propose des éléments typiques de l'architecture antique (arabesques, statues d'Apollon et Athéna...) mêlés à des éléments de la Renaissance (tels que les alvéoles hexagonales ou la rotonde).

 

On reconnaît encore ici, dans le traitement des corps, le travail sur le corps en mouvement, en torsion et sur le déséquilibre (maniérisme).

 

Cette fresque est donc tout à fait représentative de l'esprit de l'humanisme.

 

 

Pour aller un peu plus loin dans la découverte de cette fresque, je vous invite à regarder cet épisode de La Petite Histoire de l'Art .

 

 

 



17/02/2025
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