Séance 10 : classifier, inventorier, répertorier
séance 10 : répertorier, cataloguer / représenter pour mieux connaître ?
Cette séance commence par une petite visite sur le site de la Bnf, ici .
Chercher sur le site de la Bnf qui sont Buffon, Carl von Linné, Antoine-Laurent de Jussieu, Charles Plumier, Joseph Pitton de Tournefort. (il n'est pas nécessaire de prendre des notes). Quels sont leurs points communs ?
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- Lisez ensuite l’extrait de l’introduction à l’ouvrage de JUSSIEU, Carte botanique de la méthode.
(image ci-dessous)
Quel est d’après ce texte le but recherché par les botanistes ?
- Texte 2 : BUFFON, Histoire naturelle, monographie sur le lion (extrait)
Lisez maintenant le texte ci-dessous :
"L’extérieur du lion ne dément point ses grandes qualités intérieures ; il a la figure imposante, le regard assuré, la démarche fière, la voix terrible ; sa taille n’est point excessive comme celle de l’éléphant ou du rhinocéros, elle n’est ni lourde comme celle de l’hippopotame ou du bœuf, ni trop ramassée comme celle de l’hyène ou de l’ours, ni trop allongée ni déformée par des inégalités comme celle du chameau ; mais elle est au contraire si bien prise et si bien proportionnée, que le corps du lion paraît être le modèle de la force jointe à l’agilité ; aussi solide que nerveux, n’étant chargé ni de chair ni de graisse, et ne contenant rien de surabondant, il est tout nerf et muscle. Cette grande force musculaire se marque au dehors par les sauts et les bonds prodigieux que le lion fait aisément, par le mouvement brusque de sa queue, qui est assez fort pour terrasser un homme, par la facilité avec laquelle il fait mouvoir la peau de sa face et surtout celle de son front, ce qui ajoute beaucoup à la physionomie ou plutôt à l’expression de la fureur, et enfin par la faculté qu’il a de remuer sa crinière, laquelle non seulement se hérisse, mais se meut et s’agite en tout sens, lorsqu’il est en colère. […] Les lions de la plus grande taille ont environ huit ou neuf pieds de longueur depuis le mufle jusqu’à l’origine de la queue, qui est elle-même longue d’environ quatre pieds ; ces grands lions ont quatre ou cinq pieds de hauteur. Les lions de petite taille ont environ cinq pieds et demi de longueur sur trois pieds et demi de hauteur, et la queue longue d’environ trois pieds. La lionne est dans toutes les dimensions d’environ un quart plus petite que le lion. […] Le lion porte une crinière, ou plutôt un long poil, qui couvre toutes les parties antérieures de son corps, et qui devient toujours plus longue à mesure qu’il avance en âge. La lionne n’a jamais ces longs poils, quelque vieille qu’elle soit."
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1) D’après le style de ce texte, à quel genre appartient-il d’après vous ? Justifiez votre réponse.
2) Quel est selon vous l’objectif de son auteur ? Cherche-t-il à informer ou à faire rêver, voyager ?
3) Comparez ce texte à l’illustration, l’une des planches qui accompagnait l’ouvrage de Buffon.
Cette illustration vous semble-t-elle fidèle à la réalité ?
Planche illustrative de l’Histoire naturelle de BUFFON, 1749
4) Cherchez comment Buffon se documente sur les espèces qu’il présente.
5) Comment expliquer cette course à la connaissance ?
A retenir :
- Le XVIIIe siècle marque une accélération des découvertes scientifiques et une meilleure connaissance de la nature. Pour mieux comprendre le monde, on cherche à rassembler toutes les connaissances sur chaque domaine. On crée donc des catalogues, des inventaires.
- Les scientifiques de l’époque sont aussi des lettrés. Ils ont parfaitement conscience que pour vulgariser les conclusions de leurs observations et expériences, ils doivent adopter un style susceptible d’instruire et de plaire.
- La variété des choses de la nature connues s’amplifie à mesure qu’elles sont observées avec rigueur et méthode. Il devient donc important d’exposer les éléments les plus singuliers dans les cabinets de curiosités afin d’en développer la connaissance.
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- Les dérives :
L’objectif de ces scientifiques semble plus que louable. Pourtant, leur enthousiasme peut conduire à de graves dérives, comme en témoignent par exemple les gravures ci-dessous (cliquez pour agrandir). En effet, l’être humain n’échappe pas à ce besoin de catégoriser les espèces et de classifier en « races »… avec les conséquences que l’on connaît !
- aux XVIIIème et XIXème siècle – en Angleterre notamment, mais aussi en France – on postulait que selon la taille et la forme du crâne (la crâniométrie), on pouvait déterminer l’intelligence ou le comportement moral d’une personne.
- Un autre postulat établi est celui selon lequel les espèces vivantes sont hiérarchisées : on voit ici que l’homme est au-dessus des végétaux et des animaux, et qu’il n’y a que les anges et dieu au-dessus de lui.
6) Quelles peuvent être les conséquences de telles classifications ? Pourquoi devons-nous les remettre en question ?